« Cher corps,
Parlons. Trop longtemps que l'on se croise, se cherche, s’aime, se dispute sans se parler vraiment. Alors voilà. Je parle.
Tout d'abord, je veux que tu saches que je ne t'en ai jamais voulu pour ta petitesse, ta minusculeté, ta rabougritude. Jamais.
Je voulais que tu saches que j’ai toujours été très fière de tes efforts pour satisfaire mes exigence jusqu'ici. Et toi et moi savons pourtant que je n'ai pas toujours été tendre avec toi.
Désolée de t'avoir affamé.
Désolée de t'avoir découpé.
Désolée d’avoir tenté de te jeter du haut du pont ce soir là.
Désolée d'avoir systématiquement refusé de te soigner.
Désolée de t’avoir gavé de poison au point presque de te tuer.
Désolée de t'avoir forcé à te purger de ce dont je te nourrissais.
Désolée de t'avoir asphyxié.
Désolée de ne pas pouvoir te voir comme tu es réellement.
Et merci.
Merci d'avoir couru.
Merci d'avoir chanté.
Merci d'avoir joué.
Merci de t’être battu pour survivre contre moi.
Maintenant c'est à toi de parler. Je suis là. Je t’écoute. Je t'en prie. Pourquoi as-tu peur ? Pourquoi fuis-tu ? Cet homme ne te veux aucun mal. Il t’aime. Vois comme il t'embrasse. Te caresse. Te protège. Laisse toi faire, je t'en supplie. Il a besoin de toi. J'ai besoin de toi. Alors quoi ? Qu'est-ce qui te fait si peur ? Tout le monde trouve ça agréable tu sais. C'est normal. Normal. Bien. Sexuel ne veut pas dire dangereux, ne veux pas dire mal, ne veux pas dire dégoûtant. Arrête de fuir. Arrête d'avoir peur. Apprends à aimer. Enfin. Apprend à t'aimer.
Je t'aime. »